La tarentelle, phénomène rituel millénaire, demeure un mystère quant à ses causes comme à ses effets pour les tenants de la rationalité moderne. Issu des traditions rurales antiques, retracé par les ethnologues, compilé, archivé, disséqué et mis sous formol par les chercheurs de tous poils ; diffusé, industrialisé, marketé par la modernité des logiques culturelles et marchandes, le mythe de la Taranta fait encore recette, bien que trop souvent de façon dévoyée.
A la découverte d’un univers et d’une vision inversée, où la transe demeure le héros du film et où la douleur et le malaise demeurent une théâtralisation, qu’une sociologie de l’aliénation fige en symptômes pour en répudier la naturelle expression :
« Ce n’est pas parce que la tarantolata souffre qu’il faut faire intervenir les musiciens et la faire danser afin d’y remédier, c’est parce qu’elle doit impérativement danser qu’elle appelle les sons par ces symptômes analogues à ceux d’une morsure d’araignée« .
Alessi Dell’Umbria, essayiste marseillais et militant des causes sociales et rebelles depuis les années 80, vient de publier sur l’un des sujets qui nous tient à cœur : la possession par la taranta et ses cures cathartiques, au royaume des deux Siciles, en un temps où « l’épuisement de la modernité nous permet d’interroger enfin ces pratiques« .
Cet ouvrage monumental, pétrit de philosophie, d’histoire sociale et politique, d’ethnomusicologie et d’anthropologie, retrace les pas de cette danse, de cette transe paysanne, dont les racines remontent à l’arrivée des peuples grecs au Sud de l’Italie, voici quelques 25 siècles, pour une inversion du regard rendant sa place naturelle à l’état de transe, au pouvoir et à la magie des sons, contre toutes les répressions.
A l’occasion de la publication de cette somme anthropologique, qui sans doute fera date dans ce domaine de recherche, Alèssi Dell’Umbria sera présent lors de trois temps de rencontre dans le Finistère.
Rencontres auxquelles nous invitons celles et ceux qui cherchent à la découverte des thèmes de fond qui relient à la fois Mexique, banlieues marseillaises et Italie du Sud : « la richesse et la vitalité des pratiques artistiques et sociales des populations opprimées« .
LES RENDEZ-VOUS PROPOSES :
DOUARNENEZ
MERCREDI 28 MARS
de 13h à 15h30 au Local
(5-7, rue Sébastien Velly)
Participation libre et consciente
Cantine à prix libre puis émission de radio en public
QUIMPER
MERCREDI 28 MARS
de 20h à 21h30
aux ateliers du jardin du pôle Max Jacob
(4, boulevard Dupleix)
Participation libre et consciente
BREST
JEUDI 29 MARS
de 19h à 20h30
au Patronage Laïque Guérin
(1, rue Alexandre Ribot)
Émission de radio Pikez! en public
Participation libre et consciente
Pour tout renseignement : brest.by-night.fr
Pour en savoir plus sur l’auteur :
Wikipedia – Alèssi Dell’Umbria
La Tarentelle : Entretien journalistique d’Alèssi Dell’Umbria par la revue Jef Klak
Tout le monde Déteste le Travail – interview sur l’illégalité en France dans les années 1970-1980
Souhaitant vous y retrouver nombreux,
A galon.
Cie DIAMINE